mardi 12 juin 2007

Ouedraogo Tenga, le rockstar malgré lui....

Salut à tous mes amis,
Je vais commencer le présent billet sous le thème de la musique. Comme chez nous et partout dans le monde, la musique occupe une grande place au Burkina. le gros hit présentement c'est un toune d'un groupe ivoirien qui s'appelle Grippe A. C'est une toune qui traite de la grippe aviaire puis il y a une danse que tout le monde connait pis à la fin de la toune, tout le monde se jète à terre pis fait semblant d'être mort. Je peux vous dire que c'était assez étrange de voir ça pour la première fois sur une piste de danse dans une discothèque proche de chez nous.
A part de Grippe A, LA grosse célébrité c'est notre Céline nationale. Tous les membres de ma famille ont des chansons différentes d'elle comme sonnerie pour leur cellulaire. C'est vraiment un choc culturel ; une société où c'est IN d'aimer Céline Dion.
Sachez que de mon coté, tout va très bien encore. J'ai eu un peu de fouloutoutou en fin de semaine mais c'est rendu une réalité hebdomadaire pour moi. Coté travail, il se peut que j'aille en mission ce vendredi, je vous tiens au courant là-dessus.
Après ce début classique humoristique j'aimerais vous amenez à réfléchir un peu. Je veux vous parlez d'un sentiment bizarre que j'ai depuis le début de mon séjour. Quand je marche dans mon quartier ou que je je promène à vélo, je me fais inévitablement crié après : "Nasarra" ou "Hey, le blanc." Les gens ne font pas ça méchament et ce n'est que leur façon de me saluer. La société burkinabé est un société très ouverte et très solidaire et tout le monde se salue et c'est donc normal que je reçois ces salutations. Ce qui m'agace c'est d'être constamment étiqueté par quelque chose sur lequel je n'ai aucun contrôle : la couleur de ma peau. Ce blogue est bien trop simpliste et petit pour faire une analyse profonde du racisme mais je voudrais simplement vous faire réfléchier sur la façon dont vous persevez les gens seulement par leur apparence. Je pourrais peut-être plus ou moins drôle, plus ou moins ponctuel, plus ou moins n'importe quoi que n'importe qui ici, mon identité ce résumera à "Hey, le blanc." C'est très dur pour le moral de constament se faire hêlé de cette façon.
Une autre sur laquelle je voudrais vous faire réfléchir et sur laquelle je voudrais votre opinion c'est les enfants talibés. La religion occupe une grande place ici au Burkina et l'Islam est un des principaux dogmes ici avec le christianisme et l'animisme. Comme c'était jadis le cas au Québec, c'est très bien vu d'avoir un membre de sa famille qui ira étudier le culte. Chez nous, les jeunes allaient au séminaire pour devenir prêtre, ici les jeunes musulmans vont apprendre dans des écoles coraniques. Le problème c'est que très souvent, se sont les familles les plus pauvres qui envoient leurs enfants dans ces écoles ou l'on apprends strictement la religion musulmane et puisque ceux-ci n'ont que très peu de liens avec leur familles, ils sont forcés de quêter pour pouvoir manger.
Avec la peau blanche viens inévitablement le stéréotype de l'argent. Ces enfants, munis de leur cannes de sauce tomate attachés autour du cou comme un collier, sont littéralement à chaque intersection majeure de Ouaga. Un journaliste canadien que j'ai rencontré ici m'a dit que le phénomène ets même pire au Sénégal. Donc inévitablement, quand je m'arrête à un feu rouge (pour pouvoir faire des drag races de dromadaires ;-)) il y en a toujours trois ou quatres qui viennent me voir et font des visages piteux et des mimiques pour me faire comprendre qu'ils ont faim.
Etant donné le fait que j'ai un budget limité et que je ne peux pas donner de l'argent à tous, je vous soumet mon dilemne. Est-ce que je donne et encourage un système ou les enfants n'apprennent que la religion et la manière la plus efficace de quêter plutôt que d'aller à l'école "régulière" et apprendre des connaissances de base qui pourrait aider au développement du pays ou est-ce que je garde mon argent pour moi, en sachant très bien que ces enfants n'auront peut-être rien à manger....J'apprecierais vraiment votre imput là-dessus.

Ouedraogo Tenga

p.s. J'ai oublié de revenir sur mon mini-concours sur les nains de Fort Boyard. J'avais complétement oublié que les nains de la version québécoise s'appelaient Dédé et Alain et je te félicite Maman de t'en être rappelé mais c'est Dima qui a raison en répondant qu'ils ont des noms bâtards du genre passe-partout pis passe-passe. Je les soupçonne d'avoir fait du plagiat de nos bonnes vieilles émissions d'enfance québécoises...

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut Rémi!
Alors pour répondre à ton dilemne, je te soumet ceci. Si tu donnes de l'argent, est-ce que ça va changer quelque chose? Probablement, parce que ces enfants vont pouvoir manger un peu... Mais si tu ne donnes pas d'argent, est-ce que ça va changer quelque chose? Est-ce qu'ils vont vraiment arrêter de quêter et aller étudier quelque chose de plus utile? Je ne crois pas... Mais tout ça c'est mon opinion, et sachant que tu as un budget limité, ben je te dis donne-leur, et quand tu reviens, donnes-moi la facture!! hahaha! Je suis sérieux en passant... alors sur ce, prends soin de toi!! À plus!

Mathieu !

Anonyme a dit...

Salut Remi,

C’est vraiment intéressant pour nous de voir ton cheminement et toutes les questions qui te viennent en tête.

Pour l’histoire de l’homme blanc, je voudrais simplement dire que dans mon petit coin de pays au Lac-St-Jean, si un noir y vient, laisse moi te dire qu’il se fera remarquer et qu’il entendra des remarques à son égard, simplement parce que les gens ne sont pas habitué. Mais le plus navrant, c’est qu’en Afrique, la majorité des blancs, sont des touristes, qui ne connaissent pas toujours le tourisme responsable et qui dilapident cadeaux et argent à tous, ce qui créent une image du blanc. Le colonialisme n’a pas aidé non plus. Il faut ainsi faire plus d’effort pour prouver que l’on est plus qu’un autre homme blanc. ( Quoique c’est cela que je me disais, mais a mon départ après 4 mois, je me suis vraiment questionné, suis-je juste un autre volontaire blanc comme tant d’autres, après tout, j’ai créé des liens, mais je suis retourné chez moi comme les autres, vais-je les revoir?)

Pour les talibés, c’est vraiment embêtant, donne tu aux clochards à Montréal? Que crois tu que nous devrions faire avec les clochards de Montréal, l’état réglemente de plus en plus en interdisant l’accès pour dormir dans les parcs, mais ne donne pas plus de fonds aux organismes qui s’en occupe (Harper a justement récemment fait des coupures).

Regarde comment la population réagi avec les talibés, une chose qui m’impressionnait, au Mali ma famille laissait toujours de la nourriture pour les talibés, c’était dans leurs habitude, sans dire un mot, ils laissaient la nourriture sur le coin de la porte. Il faut aussi savoir que les talibés doivent ramener une somme minimum a chaque jour, sinon ils se font battre, il te serait impossible de donner à tous, selon moi, l’idéal est de créer contact avec un seul, te cacher et manger un peu avec lui, tout en discutant, ainsi tu comprendras mieux comment ils vivent, c’est ca le plus important, ensuite, c’est t’informer sur les organismes d’aide au talibé de Ouaga, il y en a c’est sur! Bon j’arrête la, on en reparlera a ton retour. Mais avant de ce faire une idée et juger, il est important de bien comprendre l’histoire culturelle qu’il y a derrière ce concept.

Anonyme a dit...

hello mon rémi!

je te mets au défi de montrer à l'exec ta dance sur la chanson de Grippe A à ton retour! ça serait malade!

Pour ton questionnement, j'aime bien la réflexion d'alex. Donnes-tu au clochard de montréal? Si oui, pourquoi le fais-tu? Sinon, pourquoi? Peux-tu nécessairement comparer les deux?

comme alex l'a dit, la conséquence n'est pas la même pour un talibé que pour un clochard d'un pays développé. Mais il demeure que donner n'est pas une solution durable, comme tu le sais surement. Il reste quand même difficile d'ignorer cette situation quand elle nous frappe en pleine face. Si tu en voyais jamais, même en sachant que les talibés existaient, tu ne te précipiteraient surement pas pour leur tendre de l'argent...

J'aime la proposiion d'alex à la fin de te rapprocher d'un seul pour discuter plus longuement...

bonne chance!

Anonyme a dit...

Salut Remi!

Je n'ai pas souvent acces au net, mais je lis un peu de temps en temps ton blog et celui de PO et je vois avec plaisir que les choses ont l'air de rouler!
Tres belles reflexions egalement, merci beaucoup de nous en faire part.
Pour ce qui est des enfants dans la rue, la solution d'apres moi n'est pas d'empieter sur ton propre budget car ce n'est qu'en restant en forme que tu pourras aider les autres...Difficile cependant de resister a ces regards...Pourquoi ne pas partager de temps en temps ton lunch avec eux? Bien sur, ce n'est que mon opinion et elle vaut ce qu'elle vaut...

Je repasserai bientot! a+
Masha (d'ISF)

Anonyme a dit...

En tous cas, Jai gagné le concours!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

tu me ramene un buwkinabé stp comme cado?

dima

Anonyme a dit...

Salut Rémi Leblanc,
Mon opinion par rapport à ton questionnement sur les enfants qui quêtent, je peux penser que ces jeunes sont souvent exploités par des adultes. Si tu veux vraiment donner ton surplus occasionnel à des pauvres, c'est peut-être préférable d'encourager des organismes responsables et dévoués à des gens dans le besoin.
Parfois c'est aussi ben correct de ne pas savoir quoi faire dans certaines situations.
Ne lâche pas !
Nous sommes avec toi de tout coeur.
Rog

Anonyme a dit...

Remi,

When I was in India, I had the same thing happen to me. Although I am Indian, the locals were quick to recognize that I was "richer" and from somewhere else. Little kids, some as small as 3 years old, would flock around me for cash, and I didn't know what to do. I felt like a monster walking away from these poor helpless children. My dad explained to me, that it was a business in India. These kids are orphaned, and picked up at poor orphanages, and thee "business" men put them on the streets. In reality, they were well fed.

I know that's maybe not the same situation, but what I did then, was I gave a nice sum of money to a local orphanage that was having troubles running. Giving to the orphanage helped me "give" to many more kids who have absolutely nothing (no family, no food, no money).

I don;t know if there's maybe an organization or something that outreaches to all the children or poor families there in Burkina...but if there is, and you gave a little bit there, it would be equally spread out, rather than to one child.... that's my thoughts

Secondly.. on the color issue... I feel blessed to be living in a time where racism isn't so in your face. There is still discrimination, and it's sad, but in your case, they are doing it just simply because they are not familiar with you yet. The way I see it, instead of just screaming "hey" and hoping you turn around, they want you to know they are greeting you specifically, so they call you "le blanc" so they can say Hi to you for certain!!!

It's crazy how things can be so different... I know from my experience in India...but stay strong...keep ya head up... and keep doing what you're doing...

Teep