samedi 28 juillet 2007

Un bref message de Kongoussi

Bonjour mes amis,
Je profite d'un bref répit de ma mission de visite avec Mme Congo pour venir vous écrire un peu. Je suis présentement dans un café internet de la charmante petite vilel de Kongoussi. Je dosi vous avouer que j'ai l'impression que ma vie va à cent milles à l'heure cette semaine tellment on a visité de places.

Antoine, si je parle très peu de mon travail pis des gens que j'aide c'est parce que

1-Mon travail n'était rien d'assez intéressant pour partager avec vous
2-J'avais encore jamais eu de contact avec les bénificiaires direct de mon organisme

Et bien dans cette dernière semaine tout ça a changé.

De Mardi à Vendredi, j'ai visité 6 projets que l'on finance et j'ai finalement compris l'impact de notre travail. Avnt celà, j'avais pas mal juste resté devant mon ordi pis fait de la jopb de bureau pas hyper motivant mias là j'ai finalement pu apprécier les réalités du terrain.

Le gros des projets que j'ai visité sont des projets de récupératiosn des terres. Puisque beaucoup de gens au Burkina Faso vivent de l'agriculture, ils n'ont souvent d'autre choix que de cultiver et recultiver la même terre. Rapidement, les terres se dégradent, perdent tous leurs nutriments et deviennet de véritables plaines rocheuses ou rien ne peut pousser, c'est ce qu'on appelle la désertification.Les projets que le FEM/ONG financent sont essentiellement des projets de cordons pierreux. Contrairement à trop d'organismes d'aide humanitaire, le FEM n'agit que sous les demandes directes des bénificiaires plutôt que d'imposer les projets.

Le principe des cordons pierreux est assez simple, ont installes des genre de petits barrages en roches (les dits cordons pierreux) pour que quand les pluies tombent (pis ils tombent en clisse quand ça tombe(voir plus bas)), les ravins qui se forment soient ralentis par les cordons et que l'eau est le temsp de s'infiltrer dans les terres dégradés avec tous les cochonneries deans qui vont se décomposer pour créer les nutriments nécessaire aux champs. J'ai été pas mal impressionné de voir le résultat de ses porjets et le bienfait que ça a pour les populations paysannes.Je sais que c'est un bien court moment pour pouvoir bien décrire ces réalités et je vous promet de longues coinversations à mon retour si vous en avez envie.

Par hasard, j'ai rencontré P-O, l'autre stagiaire de la poly dans un villages complètement perdu. Il s'avère que son organisme était là en même temps que le mien. ça l'a vraiment fait weird de le croisser comme ça en plein milieu de nulle part dans un pays de 3 millions d'habitants.

Jeudi, à Kongoussi, il y a eu un méchante averse....de grêlons. Pis là je parle pas de petites goutelettes de glace, je parle d'esti de chunk (scusez, ça me manque de parler québécois) de glce gros comme des balles de Ping-Pong, sans exagérer. J'ai deux immenses bleus sur mon bras droti à cause de l'impact. C'est un peu ironique parce qu'au moment du début de l'averse, je buvais un coke chaud pis que j'ai pu ramasser 2 grêlons pour mettre dans mon verre....

Entk là c'ets officiel, demain je commence un mini-stage avec 3 organisations de la région de Kongoussi pis je vais être basé ici mais je vais essayer de faire un séjour en village creux pour mieux comprendre comment les agriculteurs vivent et pouvoir en écrire plus sur le sujet pour vous éclairer un peu plus. Désolé de vous laissez sur votre faim avec ce trop court message...

Tenga

p.s. C'est qui Eleonore??

lundi 23 juillet 2007

Ka Ya Woto: Le jour où les chèvres se sont tues...

Mes très chères salutations mes amis,

Avant de commencer avec du neuf, j'aimerais apporter un petit correctif à mon billet précédent. Quand j'ai dit que Edith partait pour travailler après avoir accouché, elle partait en fait chez son employeur pour lui dire qu’elle avait accouché et pour demander congé. Je réalise que ça lui enlève un peu de mérite mais reste tout d même que le fait qu’elle soit aussi fonctionnelle reste assez épatant.

Pour ce qui est du placenta, il s’agit d’une cérémonie qui sert à relier le gens à l’endroit ou ils sont nés. Il y a longtemps, les mossis enteraient comme ça les placentas à l’endroit exact ou un enfant naissait pour qu’il se souvienne toujours de ses racines. Les personnes se voyaient donc beaucoup moins enclins à quitter leurs terres puisque une partie d’eux y restait. De la même façon, les placentas de nos ancêtres n’étaient jamais bien bien loin pour que ceux-ci puissent exercer leurs pouvoirs de protection à travers leur partie matérielle restée sur terre. On est encore vraiment loin du sandwich au placenta…

Ka Ya Woto… Vous vous demandez probablement qu’est-ce que cet intrigant titre peut bien vouloir dire. La traduction directe en français c’est « Ici, c’est comme ça » mais la signification est bien plus profonde. Tel le « Hakuna Matata » swahili, il se veut un mode de vie, une attitude face à la réalité. Essentiellement ça veut dire que les choses sont comme elles sont et ça ne donne rien de se plaindre à tout le monde de ces problèmes si ceux-ci ne peuvent rien y faire. J’ai tout de suite eu une petite pensée pour un peuple francophone d’Amérique du Nord qui se plait à chialer à qui le veut bien à propos des nids de poules, des piètres performances de leur équipe sportive favorite ou du trafic sur les ponts le matin. J’ai trouvé que le contraste était assez saisissant venant de gens qui ne sont jamais sur s’il y aura même à manger le lendemain. Je n’essaie pas de dire que nos problèmes sont obsolètes par rapport à ceux des gens d’ici mais plutôt que je trouve qu’on a tendance à se plaindre trop facilement pour rien.

On croit souvent que les fonds accordés pour l’aide international passent par de nombreux intermédiaires avant d’arriver aux bénéficiaires et que les fonds se trouvent alors trop dilués pour avoir de l’effet. Je dois avouer que j’ai été témoin d’exceptions à cette règle mais je vais plutôt partager avec vous un exemple qui corrobore parfaitement cet hypothèse. Vendredi dernier j’ai été invité au party de retraite de la numéro 2 du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) qui se déroulaient chez la numéro 1. JAMAIS de toute ma vie je n’ai été dans une maison aussi grande et luxueuse!!! Une immense cours en pavé uni avec une piscine de taille semi olympique protégée d’un grand mur de marbre surplombée d’une clôture barbelée électrifiée (pour donner des chocs au voleur qui se coinceraient dans les barbelés) entouraient un véritable château. La réception, qui devait accueillir une soixantaine de personnes, servaient, aux frais du PNUD, des petites bouchées de saumon fumé, des fines brochettes et une panoplie de pâtisseries tous plus excellentes les unes que les autres. Décidemment ça paye le développement…

Comme vous le savez tous, je suis réellement un gars de famille et d’amis. J’adore vraiment faire le plus possible de choses avec ceux que j’aime et qui m’apprécient et vous comprendrez que 2 mois et demi sans vous fréquentez à été très dur sur mon moral. Une chose qui me manquait vraiment pour être à l’aise ici c’est justement un bon ami avec qui je peux passer des bons moments et qui comprends mes angoisses de choc culturel. Au début de mon séjour ici, j’ai été quelques fois floués par des personnes avec qui je croyais pouvoir tisser des liens d’amitié mais qui s’avéraient finalement être des personnes qui ne voulaient que mon argent. Sans le vouloir vraiment, je me suis donc un peu plus renfermé aux inconnus jusqu’à temps que je rencontre mon nouvel ami Souleymane.

Il est propriétaire d’une boutique de linge pour femmes proche d’un resto où je mange souvent le midi. Son histoire en est une assez spéciale…Il y a 3 ans de cela, il a rencontré un journaliste correspondant québécois du nom de Michel et est rapidement devenu son ami. À son retour au Québec, Michel a présenté, par téléphone, une de ces amis Catherine à Souleymane. De fil en aiguille, Souleymane et Catherine sont devenus amoureux par correspondance et samedi, pour la première fois en presque 2 ans de «vie commune», ils se rencontraient. Catherine est débarquée pour la première fois au pays des hommes intègres au courant de la fin de semaine et je suis allé célébrer son arrivée chez Souleymane hier.

Depuis environ deux semaines, je vais chaque midi échanger avec Souleymane qui me comprends bien puisqu’il connaît assez bien la culture (et l’accent) québécois. En revenant de ma mission de trois semaines, je vais probablement aller faire un peu de tourisme avec eux dans le sud du pays.

Un billet de Rémi ne serait pas un billet de Rémi sans que je parle un peu de mes poules. Il s’avère que les poules que j’ai acheté à Fada sont des poules peuls (essayer de dire ça 10 fois rapidement, ça fait mal à la mâchoire….) puisqu’elles dorment dans les arbres. J’ai vraiment aucune idée comment elles font pour grimper ni qu’est-ce qui leur doit ce surnom parce que je ne les ai pas encore vu faire mais à chaque nuit, elles ont là, dans le même arbre, sur la même branche. Sinon mon autre poule survivante s’est mise à pondre au début de la semaine dernière et est maintenant rendue à 8 œufs (un chat en a mangé 2) et elle a commencé à couver hier. Normalement, si tout se passe bien, je devrais avoir des poussins d’ici 3 à 4 semaines, soit 3 à 10 jours avant mon départ. Je croise mes doigts. Sinon le coq a arrêté de chanter à des heures impossibles et de me réveiller pour rien. Je crois qu’il a senti qu’il avait avantage à se clouer le bec s’il ne voulait pas finir en numéro 2 chez St-Hubert. En passant ils appellent les fours qui font tourner les poulets sur le broche des téléviseurs à chien parce que les chiens s’assoient devant et regardent attentivement comme le feraient des humains devant une vraie télévision.

Puisqu'on est dans le sujet des animaux, je tiens à partage avec vous que ce matin, on a sacrifié une chèvre pour que mon séjour se passe bien. Je dois avouer que c'est vraiment différent de voir un gros animal comme ça mourir au bout de son sang devant soi. Sans vouloir rentrer dans les détails pour ceux qui ont le coeur sensible, Charles tenait la chèvre par les pattes pendant que André l'égorgait. Toute la fmille s'est ensuite joint à la partie pour arrange la viande pendatn que, les 6 autres chèvres de la cours regardaient, sans trop faire de bruit, de peur d'êtrela prochaine au menu...Pour ceux qui sont plus amoureux de détails pis de "gore", j'ai pris pas mal de photos vraiment sanglantes

Donc comme je l’avais mentionné précédemment, je pars en mission pour les trois prochaines semaines. La première semaine sera avec Madame Congo, ma coordonnatrice et sera dans les petites villes tandis que je passerai les deux suivantes seul dans un village. Cela risque fort de compromettre la régularité de me publications voir même de les rendre impossible puisque je doute fort qu’il y ai des villages avec une connexion Internet. Je ne sais donc pas quand sera mon prochain billet mais soyez sur que je vous ai tous dans mes pensées et vous remercie beaucoup de la quantité de commentaires que vous me laissez. Soyez assurez que ça me garde motivé. Je crois que d’ici samedi, je devrais rester dans les zones couvertes par le réseau cellulaire si vous voulez m’appeler mais après cela, c’est peu probable.

Merci encore de me lire et à la prochaine…

lundi 16 juillet 2007

Maudits Français....

Le mois de Juillet au Burkina : C'est la saison des pluies, des labours, des moustiques mais surtout...des Français. Cette fin de semaine, pour échapper un peu à l'invasion blanche qui semble prendre Ouagadougou d'assaut, j'ai décidé de monter à Fada, une petite ville dans l'Est du pays. Catherine, une volontaire long terme d'ISF y reste et m'a invité à décompresser avec elle. Quelle erreur....Ne me rappelant pas tout à fait mes cours d'histoire de la révolution française, j'avais oublié que la prise de la Bastille c'est déroulée un certain 14 Juillet 1789 et que les français expatriés ont décidé de prendre Fada d'assaut pour célébrer. Coté "échapper aux français" c'était raté mais j'ai quand même eu beaucoup de plaisir à sortir un peu de ma routine. Je dois avouer que c'était franchement étrange pour moi de voir autant de blancs réunis pour la première fois en presque trois mois...

A Fada, ils viennent de construire le plus grand marché de bétail de l'est du pays. Quelle occasion idéale pour moi de faire le plein de poules pas chers et sans grippe aviaire. Je me suis donc acheté un autre couple de poules (4ième essaie*soupir*) que j'ai ramené, pattes attachés, sur moi dans le bus pour le retour vers Ouagadougou. Vraiment je commence à douter fort que je vais pouvoir relever mon défi d'avoir des poussins avant mon retour au Canada. Ce matin, mon coq s'est mis à chanter vers 5h00 et j'ai décidé que pour la première fois, ça ne serait pas la maladie qui tuerait mes poules mais bien moi. Il n'est pas question que je me fasse réveiller comme ça tous les matins alors ce soir, il y aura de la soupe au poulet comme entrée...

La semaine dernière, je suis allé au barbier qui me coupe toujours les cheveux (je ne sais pas si c'est le climat ou quoi mes cheveux poussent vite en cr~^%) et à ma surprise c'était un autre barbier qui était en charge du salon. Je lui ai donc expliqué que l'autre barbier me fait habituellement un deal sur la coupe européenne et lui ai demandé de faire de même. Il m'a répondu d'un hochement de tête que j'ai cru être un hochement de compréhension. Je m'assois donc sur la chaise et il sort son rasoir et fait un long tracé de mon front jusqu'à ma rosette avant de dire :"Is this too short?..." Il a fallu que je tombe sur le seul coiffeur de Ouagadougou qui est nigérien et qui ne comprends pas le français. Je lui ai répondu: "Yes it is too short, can you make it grow back?" Il s'est mis à rire et à fini son travail sans toutefois oublier de me laisser ma traditionnelle coupe Longueuil...Donc me voilàavec le coco rasé malgré moi.

C'est un stéréotype assez commun chez nous de croire que les noirs sont paresseux et que cela explique le fait que la plupart des pays à prédominance noire sont sous-développés. J'ai une petite anecdote qui vous prouvera le contraire. Je me suis couché hier vers 8h30 (j'étais vraiment crevé) et quand je me suis levé (trop tôt) ce matin, j'avais une nouvelle petite soeur. Edith, l'une des femmes avec qui je vis, avais eu le temps pendant que je dormais de crever ces eaux, de se rendre à l'hôpital, d'accoucher, de revenir à la maison, de dormir un peu et d'être prête avec seulement 30 minutes de retard pour partir travailler avant que j'aille même le temps de me lever... Je me sens un peu coupable de me plaindre de ma courte nuit mettons...

Donc j'ai une nouvelle petite soeur, Marina, qui est née officiellement à 9h15 hier soir et qui, si elle avait été un garçon, se serait appelé Rémi...Ce matin en me levant, j'ai assisté à la fin de la cérémonie d'enterrement du placenta. Je ne suis pas trop sur pourquoi on a fait ça mais je vous promet de faire ma petite enquête et de vous revenir là-dessus. Je dois avouer que je préfère cette tradition à celle que certains ont de faire des sandwichs au placenta le lendemain....

Depuis le début de mon stage, il est arrivé quelques fois que pendant que je parlais à quelqu'un, qu'il se mette à faire des sons de gorge bizarre. Je croyais que c'était simplement une digestion pénible mais il s'avère que les Mossis ont un dialecte composé de sons de bouches dont je vais tenter de vous faire découvrir par écrit. J'ai maîtrisé 3 sons. Le premier, c'est un gazouillement qui se fait à la jonction des lèvres, des joues et de la gencive. Si on fait ce son


1 fois rapidement, ça veut dire oui
2 fois rapidement, ça veut dire non
1 longue fois, c'est la pire insulte qu'on peut faire à quelqu'un. Il n'est pas rare qu'une bagarre suive ce dernier son


Le deuxième c'est le fameux son de digestion qui est réalisé en collant sa langue au palais et en faisant remonter d'un cou sec sa pomme d'Adam. Vous devriez entendre un genre de claquement/rotte. Ce son


Veut dire que l'on t'écoute s'il est fait 2 fois
Veut dire qu'on est vraiment d'accord avec toi s'il est répété plusieurs fois


Le dernier ressemble beaucoup au son que l'on fait pour imiter le trot d'un cheval et est utilisé 3 fois pour signifier aux enfants qu'ils dérogent du comportement accepté et qu'ils s'alignent pour une fessée s'ils n'arrêtent pas.


Pour ce qui est de moi et de mon travail, il s'agit de ma dernière semaine de bureau. Je pars la semaine prochaine en mission d'identification de projet avec les membres de mon bureau et par la suite je vais rester dans un village burkinabé pour 2 semaines. Il me restera ensuite une semaine et demie au Burkina que j'utiliserai pour voyager un peu et faire des trucs pour ISF.
Sur ce, je vous souhaite des bonnes vacances de la construction et espère que vous appréciez la pluie au Canada parce qu'ici, je donnerais cher pour qu'il pleuve un peu plus souvent pour rafraîchir un peu l'air.


p.s. A la demande de certains, j'ai rajouté à droite le lien vers le clip de la grippe aviaire
p.p.s. Soyez honnêtes, qui a essayé de faire les sons en me lisant

jeudi 12 juillet 2007

Encore de nouvelles photos

A la demande de plusieurs, j'ai rajouté des photos des femmes de ma cours, de mes collègues de travail, de la ville de Ouagadougou et une petite surprise qui peut possiblement rendre aveugle tellement c'est sexy....

lundi 9 juillet 2007

Histoire d'une semaine sans histoire

Mes très chers amis, comment allez-vous? De mon coté tout va très bien. Je dois toutefois vous avouez que je ne viens pas de vivre la semaine la plus palpitante de mon stage. Je n’ai pas vécu d’expériences incroyables ni de réflexions intenses mais fidèle à mon habitude, je vous écrit mon billet hebdomadaire qui pour cette fois-ci, se constituera majoritairement d’anecdotes et de constatations.

Comme certains d’entres vous on pu voir dans mes photos, j’ai tenté pour la troisième fois d’élever des poules. Je dis déjà « tenté » parce depuis lundi dernier, le jour ou je les ai acheté, il y en a une qui a disparue et une qui est morte hier. Depuis le matin, je la regardais tituber et tomber et finalement on l’a trouvé morte vers 15H00. Puisque le cadavre était frais, il fut décidé qu’on mangerait du poulet grillé ce soir. Puisque l’idée de manger un poulet mort d’une maladie étrange ne m’enchantait pas trop, on m’a préparé un morceau de viande spécial qui était ma foi assez bon. J’ai demandé qu’est-ce que c’était et on me répondit : « Le ministre de la défense» et moi de rétorquer « quoi ? » « Le vigile » « hein ? » « Le système d’alarme » « De kessé ? » « Le meilleur ami de l’homme » « ……… » Je m’excuse Hercule……

Claude me demandait il y a peu de temps si la société burkinabé est homogène. Au premier coup d’œil elle peut le sembler puisque tout les natifs sont noirs, il y a toutefois plus d’une soixantaine d’ethnies différentes qui habitent le pays des hommes intègres et pas nécessairement dans l’amitié et l’entente totale (un peu comme le Canada quoi…) Il y a effectivement beaucoup d’intolérance ethnique (terme que je préfère au lieu de racisme) entre les Mossis, l’ethnie dominante, et les peuls, un peuple nomade du Nord du pays. Il m’est maintenant clair que l’intolérance des différences va bien au-delà de la couleur de la peau et de la religion. Les peuls sont littéralement traités comme des non humains. On m’a dit que dans la cours de récré au primaire, les enfants frappaient les petits peuls à coup de branches et de pierres parce que l’on croyait que si on lapidait le peul assez fort, il redevenait un singe. Dans le minibus du retour de Zorgho il y a 2 semaines, le chauffeur a demandé à son assistant combien il y avait de personnes dans le bus. Il lui répondit 22 humains et 2 peuls. C’est vraiment spécial d’être confronté comme ça au mépris à l’état pur…

Un des nombreux problèmes auquel est confronté le Burkina, c’est l’accès à des services de santé d’urgence rapide et efficace. Mon logeur Eric, un garagiste, ma conté une histoire à ce sujet la semaine dernière. Deux personnes roulaient sur une moto à Ouaga, le conducteur portait un casque, mais pas son passager et ils sont malheureusement entrés en collision avec un véhicule. Quand le ambulanciers sont arrivés, ils n’ont plus que prendre soin de celle qui portait un casque car il ont vite constaté la mort de celle qui n’en portait pas. Son corps fut aussitôt emporté…..au garage. Puisque qu’il n’y avait pas d’ambulance ou de corbillard de disponible, le corps, toujours encastré dans le pare-brise, fut remorqué avec le reste de l’auto au garage de Eric ou le corbillard est finalement venu le chercher 2 heures plus tard.

Je vous parlais il y a déjà un petit bout de la danse de la grippe aviaire et comment je la trouvais étrange…. c’était jusqu’à ce que je vois le vidéoclip…..C’est 4 gars, torse nu, en shorts avec des g-string par-dessus qui dansent comme des détraqués en se frottant le torse avec des poulets qu’ils se plaisent à embrasser de temps en temps. Genre d’image qui va me rester dans la tête à jamais….

Un peu comme vous avez probablement certains stéréotypes par rapport à l’Afrique que j’infirme ou je confirme à l’aide de mon blogue, les burkinabés on de nombreux stéréotypes vis-à-vis les blancs. De façon générale, j’ai souvent l’impression qu’on me prend pour un autiste, un super génie incapable de faire des petites choses. Je m’explique…Quand il y a une panne de courant, un virus informatique, un fil d’électricité qui tombe, un film qui ne load pas au vidéo club à qui est-ce qu’on demande. Mais à moi bien sur… C’est l’homme blanc qui a créé toutes ces machines, il est donc normal que j’aille la parfaite maîtrise de celles-ci. Par contre, quand tombe la pluie, il faut me guider et m’avertir à chaque flaque d’eau de faire attention parce que si je pile dedans, mes pieds vont être mouillés. Aussi, si un véhicule se dirige vers moi, je dois me tasser parce que le choc peut être douloureux voir mortel.

Depuis que je suis au Burkina, je suis allé me faire couper les cheveux trois fois et les trois fois, le barbier ne m’a pas coupé les cheveux de la nuque. Les trois fois je suis retourné et je lui ai demandé de finir le travail et ce n’est que la troisième fois qu’il m’a avoué qu’il croyait que les blancs aimaient avoir une coupe Longueuil parce que les acteurs blancs en on tous dans les meilleurs films (ie :les films de kung fu pis de powpow des années 80)

Une dernière petite anecdote que je veux partager avec vous c’est les boutiques d’électroniques usagés tout risque. Le principe est très simple, on va à ces boutiques pour se procurer des électroniques à un prix fixe mais le hic c’est que l’on a pas le droit de les essayer avant de les acheter, on les paie à un prix fixe et peu importe si ça marche ou non, on est coincé avec. Une genre de loterie.

En terminant je veux vous rappeler que je rapporte les anecdotes, les histoires et les faits de la façon dont je les ai perçu. Il m’arrive d’y insérer mon opinion de façon parfois subtile, parfois évidente mais le but de ce blogue n’est pas de porter un jugement public sur ce que je vis ici au Burkina, mais plutôt de vous rapporter mes perceptions (comme le titre de la page le suggère)

Sur ce, à plus….

P.s. Souray va réaliser qu’il a fait une erreur pis il va nous revenir en rampant pour demander un contrat de 2 millions, vous allez voir….

lundi 2 juillet 2007

De la chaleur? En veux-tu en v'la....

Salut les amis,

Je sais que j'avais originalement dit que je partais jusqu'à la fin de semaine mais les plans ont changés. Je dis le plans ont changés mais ma phrase ne fait absolument pas de sens au Burkina parce que le plan change toujours...Aussi bien dire qu'il n'y avais juste pas de plan.....Toujours est-il que je reviens tout juste de la retraite de mi-stage des stagiaires court terme qui se déroulais à Dori, dans le désert au Nord du Burkina. Je rentre travailler demain et je devrais repartir pour mon séjour en village au courant de la semaine.

A Dori, nous avons fait tous ensemble un retour sur la première partie de notre stage et élaboré un plan d'action pour la deuxième. Ce fut très intéressant pour moi de faire cette remisse en perspective mais je vous épargne les détails par souci de brièveté. Ce qui a été très intéressant à Dori (en passant quand tu dis intéressant au Burkina, il y a pas de mot plus fort pour décrire le plaisir que quelque chose t'apporte) c'est que dans la nuit de samedi à dimanche, nous sommes allés à dromadaire dans le désert pour dormir sur une dune.

Nous étions 9 personnes avec 4 dromadaires et une charrette tirée par un âne. la première journée j'étais dans la charrette et nous avons fait 7 Kms jusqu'à la dune ou nous avons regardé le soleil se coucher avant de faire un feu et de se raconter des légendes jusqu'à environ minuit. Je me suis par la suite endormi dans le sable à coté de la natte qui avait été installée pour nous tous (manque de place ou abus d'alcool? je ne suis pas sûr....) et j'ai dormi comme un bébé (fatigue ou abus d'alcool? je ne suis pas sûr....) jusqu'au levé du soleil. J'ai ensuite embarqué sur le dromadaire pour continuer le périple et j'ai plus confirmé quelque chose dont je me doutais depuis longtemps ; J'haïs ça en tab&rna& monter sur des animaux.

Des 5 fois environ que je suis monté à cheval, je suis tombé en bas dont une fois de façon assez violente. L'année dernière, j'avais reçu une branche en pleine poitrine et j'avais flippé par en arrière pour tomber dans la bouette. J'avais du grimper dans l'arbre pour récupérer mes souliers. Je crois que c'est en partie ce qui a créé ma réticence à embarquer sur les dromadaires qui sont en passant au moins 3 mètres de haut....

Donc après environ 3 Kms j'ai décidé de débarquer parce que je ne m'amusais pas vraiment et j'ai décidé de marche les 9 Kms sous le soleil qu'il restait avant le point d'eau. Nous sommes passés à coté de nombreux champs et villages qui doivent régulièrement faire ces mêmes 9kms pour aller chercher de l'eau et je n'ai qu'un mince idée de ce que cette réalité veut dire parce que je n'ai eu à faire ce trajet qu'une fois....

Après avoir fait le plein d'eau, nous avons changé de cavaliers pour les dromadaires et j'ai embarqué sur la charrette avec une des guides, Claire-Elise, Alain, Charles-Eric et Robin (prononcé Rawbine) , la directrice des activités ISF en Afrique de l'Ouest. Nous sommes retournés à Dori par la route mais puisque l'âne était épuisé, les 12kms ont étés on ne peu plus pénibles. Le conducteur frappait de plus en plus fort son âne pour qui aille plus vite à un point tel que Claire-Elise et moi, assis à l'avant, recevions des éclaboussures de sang d'âne à chaque coup.

Quand l'âne fut tellement fatigué que ça allait plus vite de marcher, nous sommes débarqués et avons poursuivis la marche à pied. En tout j'ai du faire environ 15 Kms de marche sous le soleil brûlant du Sahel et laisser moi vous dire que ce n'est rien pour freiner ma perte de poids....Je suis malgré tous pas la personne qui a perdu le plus de poids...Guillaume, qui est positionné non loin de Dori, à du perdre environ 25 livres....

Je parle de mes déplacements en terme de Kms plutôt qu'en temps parce que tout le monde au Burkina semble connaître les distances exactes en tous les points d'importance...Puisque le transport est très imprévisible, les gens ont appris à ne pas approximer de temps mais plutôt prendre les distances....

Une chose bizarre qui m'est arrivé sur la dune c'est que pendant que j'étais près du feu, un des guides c'est assis à coté de moi et m'a pris la main pendant 15 minutes. J'étais comme mal à l'aise de dire non sans trop savoir ce qui se passait mais on m'a dit que c'était très commun pour des amis hommes de se promener main dans la main et qu'il n'y avait aucune autre connotation à ce geste.

Les doutes que j'ai développés par rapport aux attirances réelles du guide ne se sont pas estompés le lendemain quand il m'a dit qu'avec mes lunettes, j'avais l'air de Leonardo Dicaprio.....

Toujours est-il que demain; je me retrouve exactement au milieu de mon placement, il y aura autant de temps devant moi que de temps depuis que je vous ai quitté. Je dois vous dire que vous me manquez beaucoup mais que j'ai tout de même trouvé que les deux derniers mois on passés incroyablement vite...Ici, c’est toujours la santé et j'apprécie vraiment chaque moment de cette expérience incroyable....

Sur ce, à plus les amis et bonne semaine....

Tenga

p.s. Gainey à pas signé Brière....Je crois que je vais toujours être stud No.2 à mon retour à Mtl parce que il me semble évident qu'il garde son cash pour signer le No.1 SHELDON SOURAY....Scusez la parenthèse pas trop rapport à l'Afrique.....