mardi 7 août 2007

Yalka: l'overdose de féculents

Mes très chers amis je vous salue,

3 mois jours pour jours que je vous ai quitté aujourd’hui et je mennuie beaucoup de vous. La dernière fois que je vous parlais, j'étais à Kongoussi et je m'apprêtais à commencer mon séjour avec une des organisations partenaires du FEM et aujourd'hui, je suis toujours à Kongoussi et je commence cet après-midi mon placement avec la troisième et dernière organisation avant mon retour pour Ouaga.

Tout d'abord, pour ceux qui ne sont pas fluents en Mauré, Kongoussi c'est une contraction de Kon et Ngoussi qui veut dire : "Ne pas dormir" La ville a été surnommée ainsi dû au trop plein de maringouins qui empêchent les gens de dormir. Je crois avoir fait une découverte grandiose dans le domaine de la biologie. La journée à Kongoussi, il y a des nuées de mouches partout et la nuit, c'est les moustiques....Pourquoi, me demandez-vous? C'est parce que c'est le même insecte qui mets un petit suit de poil pendant la journée et qui l'enlève la nuit pour venir nous empêcher de dormir. Ok je suis vraiment fatigué....Donnez moi une chance…

Donc la première organisation avec laquelle j'ai séjourné, c’est l’Association Nabonswende pour l’élevage et le développement fruitier ce qui est un peu ironique puisqu’ils ne font pas d’élevage ni de développement fruitier depuis 1998. Ils doivent changer de noms prochainement….

Toujours est-il que pendant ce séjour, j’ai eu la chance de partager un lit simple avec Joanny, une personne grande, mince, corps athlétique qui aime beaucoup se coller pendant la nuit mais malheureusement pour moi, Joanny est un homme… Imaginez-vous dans mes souliers. Je me réveille la nuit, il y a un long bras qui m’entoure pis la première chose que je pense c’est : « Merde, est-ce que c’est culturellement accepté ici que quand on partage un lit avec un homme de se laisser enlacer puisque c’est correct de se tenir la main pendant la journée ? Si je le repousse, parce que je suis beaucoup trop inconfortable pour pouvoir dormir, est-ce qu’il va se sentir insulté ? Est-ce que j’ai fait quelque chose qui l’a laissé croire que je suis attiré envers lui et que j’apprécie ce bras poilu contre mon torse ? » Finalement je lui ai donné un subtil coup de coude puis il s’est retourné de bord. Il n’y a pas que les moustiques qui empêchent de dormir à Kongoussi.

Le lendemain, ce qui devait arriver depuis longtemps est finalement arrivé, je suis tombé malade. Je ne pouvais pas déjouer le continent africain de toutes ces maladies exotiques bien longtemps. Rien de trop grave, seulement un genre d’indigestion aigue. Des crampes spasmodiques (Word me dit que ce mot existe mais je ne le connais pas vraiment) sévères et de vomissements. Je suis donc allé l’hôpital ou on m’a injecté des anti-spasmodiques parce que j’avais vraiment trop mal et on m’a donné un cocktail incroyable de pilules pour les deux prochaines semaines que j’ai stoppé d’utiliser après 3 jours parce que je trouvais ça un peu ridicule… La j’entends déjà ma mère dire : « AH !!!!!!! Rémi, tu t’es fait injecté en Afrique » T’inquiète maman, la seringue n’avait été utilisé que 3 fois pis les 2 personnes m’ont juré qu’ils n’avaient pas le SIDA. (La troisième était morte)

J’ai vraiment eu beaucoup de fun avec Joanny (pendant la journée du moins) il m’a amené visité des projets de son organisation un peu partout, m’a fait visité le repère des caïmans du lac Bam et m’a fait visité un site d’extraction d’or canadien. Quel choc incroyable….

Quand on pense à une mine, on pense a des camions, des tunnels supportés, des travalleurs avec des caque jaunes avec des lampes frontales…Rien de tout ça… A la place, il y a des hommes qui creuse des tunnels verticaux de 15 mètres de hauteur à la main et qui creusent ensuite au fond pour tenter de trouver de l’or. La plupart du temps, ce sont les enfants qui vont au fond des tunnels parce que c’est trop petit pour un homme et qui en ressortent occasionnellement avec un pépite. On m’a dit que si un mineur es chanceux, il peut réussir à trouver une once d’or par mois qu’il revend à l’acheteur canadien sur place pour environ 50 dollars. A titre de comparaison, le prix du marché selon ce que j’ai vérifié ce matin se situe à environ 1300 dollars par once.
On se passe de commentaires…

Après avoir fini avec l’association Nabonswende, qui veut dire Dieu nous aide en passant, je suis parti vendredi matin pour le village de Yalka avec l’association Tiig la Vuim (l’arbre c‘est la vie). Yalka est vraiment un village typique africain que vous pourriez imaginez : Maisons en terres battues, champs autours des maisons, enfants au entrs gonflés par la malnutrition mais contrairement à ce que vous pourriez croire ou imaginer, ce n’est pas du tout Vision Mondiale. Les gens sont souriants et accueillants et j’ai vraiment eu beaucoup de plaisir les 5 jours que je suis resté là.

Quoique j’ai beaucoup aimé l’expérience générale, je dois avouer qu’il y quelque chose qui m’a franchement dérangé, les burkinabés n’ont pas du tout le même sens de la vie privée que nous. On m’a donné une case pour que je puisse m’installer pour dromir mais très vite, ce qu’on aurait pu appeler au Canada ma chambre est vite devenu le spot hot du village ou tout le monde venait pour jaser ou juste pour s’asseoir et me regarder. On aurait vraiment dit que j’avais des disciples, partout ou j’allais, il y avait au moins une dizaine de personnes, surtout des enfants, qui suivaient mes moindres pas et gestes. Quand je mangeait, il y avaitv sans exagérer, au moins une quarantaine de personnes attroupées autour de moi pour me garder porter chaque bouchée à ma bouche. Franchement troublant.

À mon deuxième jour en village, j’ai eu mon trop plein de féculents. Je préparait mon overdose depuis longtemps en mangeant à chaque repas soit du riz, soit du spaghetti ou du tau (pâte de farine de mil). Il y avait au moins le déjeuner ou je prenais un break avec un yaourt ou une mangue mais pas moyen de trouver ça en plein milieu de la brousse. J’avais le droit sans niaiser à du riz au spaghetti noyé dans l’huile, avec pour boire un boisson d’eau et de farine diluée et comme déjeuner une bouillie à mi-chemin entre cette boisson et le tau. Il faut comprendre que c’était un village d’agriculteur et qu’ils n’ont guère les moyens d’avoir un alimentation plus variée que ce qu’ils poussent dans leur champ (du mil pour ceux qui n’avaient pas deviné) et le peu qu’ils peuvent se permettre d’acheter avec les petites jobines qu’ils ont. Pour contrer mon overdose, j’ai inventé une omelette « canadienne » qui était une omelette régulière avec une canne de pâte de tomates à l’intérieur. Contrairement aux femmes du village, je n’ai mis qu’assez d’huile pour que l’omelette ne colle pas à la casserole et les gens n’e revenaient juste pas comment je ne mangeait pas gras. Ils ont sérieusement ajouté au moins une demi tasse d’huile pis un cube de bouillon e poulets à chacune de leurs portions…

La pluie se faisait attendre depuis longtemps à Yalka et mon arrivée à coïncidé avec la première pluie. Naturellement le chef a trouvé un lien de causalité entre les deux et j’ai donc été très bien accueilli. Il a effectivement plu tout au long de mon séjour et je crois qu’il était temps que je parte parce que le lac voisin menaçait d’inonder les champs.

Dimanche, je suis allé avec Moussa, une des seuls jeunes qui est capable de baragouiner quelques mots de français, visiter des villages peuls. C’était vraiment impressionnant. Les peuls étant un peuple de nomades, leur village sont très rudimentaires et les maisons ne sont faites que de pailles. Les jeunes filles ont le front complètement rasé jusqu’au lobe occipital (merci bio de cégep) ce qui leur donne un peu un allure de disciple de Krishna. On aurait vraiment pu croire que le monde moderne n’a pas touché cette tribu peul si ce n’était d’un des plus jeunes qui se roulait un joint dans des papiers de marque Zigzag bien emmitouflé dans sa tuque des Nordiques. Il me faisait penser à quelqu’un…..

Au retour, on s’est perdu et j’ai suggéré à Moussa de monter sur une colline pour s’orienter mais il m’a dit que certaines collines sont sacrées et comme il ne sait pas lesquelles, mieux vaut ne pas s’essayer.

Dimanche nuit, la pluie a ragé à son plus fort. Ma maison étant faite de terre battue, le toit coulait. Je dis le toit coulait et vous pensez que c’est de l’eau qui tombait mais terre battue oblige, c’était des mottes de boues qui me tombait dessus dans mon lit. Je dit lit mais c’était plutôt des branches tressées couvertes d’une natte. J’ai vraiment passé une mauvaise nuit. Vraiment il n’y a pas que les moustiques qui empêchent de dormir dans la région de Kongoussi…Le matin, je me suis réveillé pour trouver le plancher de ma case couvert de boue sans pour autant épargner ma valise et tout son contenu.

Fait cocasse, le stéréotype blanc=argent n’est pas que typique de Ouaga. Dimanche matin, un gars m’a intercepté pour tenter de me vendre une barbotte pour 25 sous. J’ai vraiment pouffé de rire dans sa face quand il a sorti une barbotte toujours vivante mais agonisante de sa poche pour tenter de me la vendre.

Puisque qu’il n’y a pas grand-chose à faire à Yalka, les gens passent le plus clair de leur temps assis en cercle à jaser ou à…juste être assis en cercle et ne rien faire. M’emmerdant un peu, j’ai décidé d’organiser un concours de danse entre les enfants avec une vieille radiocassette à batterie pis une cassette de genre 5 remix de la maudite toune de Titanic. Après que le concours fut finit, je suis allé danser avec Moussa pour le plaisir des agriculteurs, c’était pas mal drôle.

Pas tous les enfants n’étaient enchantés par mon concours de danse. Il m’est souvent arrivé que des enfants se cachent derrière leu mère ou se mettent à rechigner à la vue de moi, un blanc mais pour la première fois, des enfants m’ont littéralement fui en courant et en pleurant. C’était assez traumatisant…

Me voilà donc de retour à Kongoussi, en quête d’une bonne nuit de sommeil, ou je commence cet après-midi mon placement avec une association de pêcheurs. Il y a une semaine, je trouvais que le temps qui me restait au burkinabé semblait interminable mais aujourd’hui, je réalise qu’il ne me reste vraiment pas beaucoup de temps ici. Je quitte le Burkina le 24 août et je serai de retour Vendredi le 31 en après-midi à DDO. Nous avons une semaine de debriefing à Toronto avant de revenir dans nos régions respectives. Si vous avez l'intention de me faire un souper d'accueil, de grace pas de féculents. Je serais très content d'une salade avec une salde de fruitscomme désert.

Sur ce, je vous souhaite une bonne semaine et je suis de retour dans le réseau cellulaire si vous voulez m’appeler.

p.s. La seringue était stérile maman, désolé pour la mauvaise blague....

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut fiston,
Très drôle ton histoire de seringue ...tu sais il n'y a plus rien qui me surprend vraiment après avoir lu toutes tes aventures depuis 3 mois. Je pense m'être pas mal endurcie. J'ai constaté que tu acceptes positivement toutes tes expériences (bonnes et moins bonnes) alors j'ai adopté peu à peu la même attitude face à tes bad luck.
C'est OK pour les salades à ton retour. Nous oublierons le riz et les pâtes pour quelques jours.
On s'ennuie beaucoup de toi. Le temps file...plus que 3 semaines avant de voir notre nouveau Rémi.
Salutations de Etienne, Roger & Hercule et gros becs de ma part.
Mom xxx

Anonyme a dit...

Salut Remi,

j'ai bien aimé ton dernier texte, maintenant que tu nous a avoué que tu dansais, tu ne pourras pas t'en sortir, à chaque réunion tu devras nous faire une petite danse.

4 mois tu dois trouver que ça passe vraiment vite. En tout cas, tu peux être fier, tu nous à fait vivre tes expérience à travers ton blog et tu sembles avoir vécu des expériences incroyables.

Je me demandais comment tu te sentais face à ton départ imminent. Comment vois-tu ton retour? Mais surtout, ça doit faire bizare de quitter un lieu après avoir tout fait pour le découvrir et le comprendre en 4 mois. Penser que pour toi c'est fini, mais tout les gens que tu as rencontré resteront là.

Bon retour et bravo. On se prends une bonne bière à ton retour

Issouf

Anonyme a dit...

Wow que d'histoires et d'aventures
Tu vas trouver la vie nord-américaine bien monotone à ton retour...Mais tu remarqueras comment tu t'émerveilleras pour des petits rien qui nous semblent "basic" et qui t'ont manqué (comme un popsicle par exemple, ou du pepto bismol ou rouler sur de la belle asphalte?) Enfin, tu vas également trouver que notre niveau de satisfaction est trop élevé dans tout, chialer est un sport national; alors que quand on a connu l'Afrique un petit peu, on apprécie beaucoup plus la chance que l'on a de vivre ici, le plus meilleur pays au monde comme a dit Jean Chrétien!
Enfin je partage ton angoisse de te faire littéralement regarder comme un animal de labo (est-ce que des enfants t'ont touché les cheveux - une coupe Longueuil, c'est qqchose tout de même), ça m'est arrivé dans des coins très reculés, incapable de communiquer en plus, freakant non? Tu t'es bien débrouillé même si tu fais peur aux enfants (es-tu rendu trop beefcake?)
Bon ben, le 24, ce sera fini les reportage National Geographic, on s'ennuira jusqu'au 31. D'ici là, lâche pas la patate (même si tu as horreur des féculents)
Ciao

Anonyme a dit...

hey le frère! Long time no chat! ça me fait plaisir de te lire et de voir que malgré les nombreux up and down auquels tu fais face, tu garde une attitude positive et prend tout avec un grain de sel. Je te rappelle que j'admire grandement ta détermination et ta volonté de vouloir changer le monde. J'ai tant hâte que tu reviennes à la maison pour tout me raconter en détail, mais je n'ai pas hâte d'un autre côté... ton lit est très confortable et je ne sait pas si tu vas nous faire subir ton régime riche en féculents afin d'éviter un choc gastronomique... Je raconte tes anecdotes a mes amis et collègues, ça les amuse et ça me fait qqch à dire! Bref, j'espère que tu vas vraiment profiter du temps qu'il te reste sur le continent noir, car tu dois commencer à réaliser que ton départ approche. Jai commencer à me pratiquer à tapocher sur le chien en attendant ma première leçon de djembe (not.. mais j'ai tout de même très hâte!). Fais attention à toi et reviens-nous rayonnant et enrichi d'expériences inoubliables! Chow la! ;) Etienne xxx

Anonyme a dit...

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